"Nous donnons très peu de place à ce qui est indispensable, à ce qui amène véritablement la joie. Et nous ne mettons aucune limite au superflu." - Pierre Rabhi

Choisir ses batailles

Choisis tes batailles. Voilà un conseil que j’ai dû donner des milliers de fois. A des proches comme à moi-même. Et j’ai fini par découvrir qu’il cachait trois aspects.

1. Certains projets ne vont jamais avoir le destin que tu souhaites si tu ne leur accordes pas suffisamment d’attention. Ce qui ressemble à un vallon à traverser va se transformer en un champ de bataille à dominer. Prépare-toi en conséquence. Si tu n’es pas prêt à te battre, n’engage pas le combat. C’est difficile de ne pas sortir soit vainqueur, soit sérieusement amoché. Car une fois lancé, toute l’énergie dépensée n’aura servi à rien si elle n’a pas suffi. On compte les points en fin de partie, pas quand quelqu’un dit pouce. C’est pas parce que tu ne joues plus que le jeu s’arrête.

2. C’est nécessaire de choisir ses batailles parce que la tendance naturelle est d’en avoir trop. On les considère une à une, comme si les autres n’existait pas, et on s’engage dedans aveuglément. Parfois sans se rendre compte ni qu’on s’est engagé, ni qu’on l’a fait à tort. Donc il faut choisir, volontairement, de ne pas se lancer dans certaines batailles. Et le refaire, constamment. En fait, il faut même prévoir de dépenser de l’énergie sur ce front. Jusqu’à ce que cela devienne un réflexe. S’habituer à cet élan d’excitation qui survient à chaque opportunité nouvelle, et déjà voir venir l’enthousiasme se modérer, puis disparaitre, puis se voir remplacer par l’indifférence, puis l’oubli, puis la surprise (des conséquences négatives qu’on n’avait pas anticipé), puis le regret (d’avoir suivi cet élan un peu trop facilement).

3. Le dernier aspect est le plus surprenant, parce que le moins clinquant. Choisir ses batailles, cela veut aussi dire réduire le nombre de choses que l’on tente d’influencer. Laisser à d’autres le soin de faire certains choix, et s’y conformer sans broncher. Mieux, sans formuler en soi-même une opinion sur ce choix. Faire comme si c’était un fait indiscutable, et s’atteler à désormais en tenir compte.


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