Face à rien
Je parle souvent d’addiction à internet, mais je commence à réaliser à quel point il s’agit surtout d’un besoin d’informations nouvelles. Ce besoin est particulièrement bien nourri par internet (d’où la confusion), mais la télévision ou les magazines peuvent remplir le même rôle.
Et ce qui rend difficile la suppression de l’addiction, c’est que, lorsqu’on se prive de son shoot, on ne sait pas forcément quoi faire d’autre. On se force à aller contre une pulsion, pour se retrouver face à rien. Rien. Un rien dans lequel la pulsion résonne encore plus fort, un rien qui rend la résistance encore plus difficile.
On se retrouve face à rien parce qu’on se retrouve face à soi-même. Et que tant d’années d’addiction ont sévèrement entamé notre capacité à prendre une décision, à lancer une initiative, à être le point de départ et non le point de rebond. A être actif, et non passif.
Au fond, ce n’est pas insurmontable. Mais c’est le deuxième obstacle de la lutte contre l’addiction. Et si l’addiction était une cage, ce vide est ce que l’on découvre derrière cette cage. S’habituer à cette liberté prend du temps, et l’on a vite fait de vouloir revenir dans sa cage, où les choses étaient plus simples.
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