Il suffit d’une touche
Je ne m’en suis pas rendu compte tout de suite.
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Forcément, au début, tout est nouveau. Les rues, les bâtiments, les trajets, les lieux, les croisements. Les couleurs, les formes. Surtout les formes, d’ailleurs. C’est sûrement à cause de toutes ces formes que je ne l’ai pas vue d’emblée.
Soudain, par hasard, par l’entrée de derrière, je tombe sur les arènes de la ville.
Spectacle renversant. L’épure, évidemment. Mais surtout cette couleur, qui domine, sans s’imposer, juste par sa présence.
Désormais, je ne vois plus qu’elle, dans cette ville. Elle est partout. Subtilement mais férocement présente à chaque endroit où le regard porte. D’abord, je doute un peu de ce fil conducteur que je crois reconnaitre à chaque coin de rue, et qui s’épaissit avec le nombre de mes pas. Ensuite, je ne doute plus, je me demande juste d’où vient ce choix. Est-ce une institution politique locale qui mène la charge ? Un matériau de la région qui donne cette couleur ? Un mot d’ordre implicite que tout le monde suit sans savoir pourquoi ?
Je n’en sais rien. Mais je retiens l’élégance du résultat. Comme une charte graphique réduite à une couleur. Cette couleur donne de l’âme à cette ville, et de l’unité. Et énormément de liberté, aussi, car il suffit d’une touche de cette couleur pour faire d’un élément nouveau un morceau de ce tout. D’ailleurs, je suis sûr que l’effet marche même pour ceux qui ne s’en rendent pas compte.
[...]
Un petit parti pris, qui prend une puissance folle parce qu’il a été poussé jusqu’au bout.
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