Les deux types d’efforts pour progresser
Quand on cherche à progresser dans un domaine, on imagine (on espère secrètement ?) que le chemin sera une série d’efforts, chaque effort étant immédiatement récompensé par un gain de maîtrise.
En réalité, il y a deux types d’efforts, et aucun ne permet d’obtenir une récompense immédiate.
Premier type d’effort : changer quelque chose dans son comportement. Par exemple, au tennis, pour améliorer son service, un conseil peut être d’appliquer un léger effet à la balle. Cet effort, dans un premier temps, va plutôt détériorer la performance. Quand bien même le conseil serait juste, le simple fait de sortir de la routine mécanique connue va avoir pour effet de moins bien servir.
Second type d’effort : répéter un comportement qui n’est pas encore une habitude. En restant sur le même exemple, l’effort peut consister à se forcer à toujours appliquer l’effet au moment de servir, à la fois pour en faire un automatisme mais aussi pour découvrir comment faire fonctionner cet ajustement dans la routine d’ensemble. Ce type d’effort n’est payant que sur la durée.
En combinant ces deux types d’efforts, on progresse selon des paliers d’un escalier un peu biscornu. Quand on applique l’effort de changement, on commence par régresser. Et quand on applique l’effort de répétition, on progresse lentement jusqu’à stabilisation. Et la grande difficulté est que, plus longtemps on essaye de stabiliser, plus il sera difficile de changer l’habitude. Mais, à l’inverse, plus souvent on change d’habitude, moins on profite des bénéfices de la répétition.
L’effort de répétition consolide l’effort de changement précédent mais complique l’effort de changement à venir. Je ne sais pas quelle logique optimale appliquer pour trouver un équilibre entre les deux, mais il semble certain que le progrès cesse lorsque l’effort (mental) de changement, et notamment son impact négatif sur la performance immédiate, est jugé trop coûteux pour vouloir le déclencher.