Arrache-moi la tête

La bonne décision est toujours facile à prendre, rétrospectivement. Mais sur le moment, les différentes voies possibles semblent toutes se valoir. Chacune essaye de tirer son épingle du jeu, de se montrer sous son meilleur jour, de camoufler ses défauts, de raconter une histoire convaincante.

Mais aucune d’entre elles n’y parvient. Toutes les pistes semblent inconfortables. Même celle qui s’avèrera plus tard être la bonne. Et ça, c’est contre-intuitif.

Parce qu’on s’imagine que la bonne décision à prendre devrait se distinguer des autres, comme une évidence. On devine qu’elle peut parfois être difficile à prendre (parce qu’elle implique de froisser quelqu’un, par exemple), mais, au moins, elle est là, nettement détachée des autres possibilités. Un petit effort pour surmonter sa peur, et hop, on aurait fait le bon choix. Et si on prend une autre voie, c’est simplement parce qu’on a baissé les bras.

Malheureusement, la raison pour laquelle la bonne décision est difficile à prendre, c’est parce que c’est un chemin pavé de doutes. Tout le long du chemin que l’on pense être le bon, le doute est là, présent sous toutes les formes possibles. Et même si l’on entend, au fond de soi, une toute petite voix qui nous incite à persister, elle ne pèse pas très lourd face à ces doutes qui nous hurlent à la figure qu’il vaudrait mieux rebrousser chemin.